Remboursement des coûts d'utilisation en service commandé d'un véhicule privé
Étude préparée pour le Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada
par Corporate Fleet Services
1 Sommaire de la mise à jour sur les prix du carburant
Le Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada a confié à Services de parc automobiles corporatif le mandat d’effectuer une évaluation annuelle des taux de remboursement au kilomètre sur les déplacements des fonctionnaires devant utiliser leur véhicule personnel en service commandé. De plus, l’incidence périodique de la variation des prix du carburant devait être évaluée tous les trimestres en effectuant trois autres mises à jour sur les prix du carburant chaque année. Le présent document constitue la mise à jour pour août 2021 (pour publication le 1er octobre 2021).
Dans la dernière étude annuelle, les taux de remboursement ont été établis pour chaque province et territoire du Canada à la suite d’une analyse exhaustive de toutes les dépenses d’exploitation des véhicules. Ces taux ont été présentés dans le rapport intitulé Remboursement des coûts d’utilisation en service commandé d’un véhicule privé, en date de novembre 2020 (pour publication le 1er janvier 2021). Deux mises à jour subséquentes des prix du carburant ont été produites respectivement pour février 2021 (pour publication le 1er avril 2021) et mai 2021 (pour publication le 1er juillet 2021).
La présente mise à jour rend compte des répercussions des prix actuels du carburant sur les taux de remboursement des déplacements en service commandé et du transport quotidien qui sont recommandés dans le Rapport annuel, l’accent étant mis sur les prix moyens de l’essence à la pompe dans les provinces et territoires. La moyenne des prix a été établie pour chaque province ou territoire pour les trois mois qui ont précédé la publication de la présente mise à jour (juin, juillet et août 2021). Tous les prix sont indiqués en dollars par litre.
De plus, dans le cadre de cette mise à jour, les plus récents taux de remboursement recommandés sont soumis à l’examen du Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada en dollars par kilomètre. Les taxes de vente fédérales et provinciales ont également été étudiées afin de déterminer si des changements récents auraient pu avoir eu une incidence immédiate sur le total des coûts de propriété et d’utilisation d’un véhicule.
Pour la période de juin à août 2021, les dépenses en carburant ont représenté 21,4 % du coût total de l’utilisation d’un véhicule (comme reflété dans les taux de remboursement des déplacements en service commandé), ou une moyenne canadienne pondérée de 11,8 cents le kilomètre. La présente mise à jour fait état d’une augmentation générale sur les prix moyens de l'essence à travers le Canada, ce qui a eu des répercussions minimales sur les taux de remboursement. En conséquence, les taux de remboursement ont augmenté d’un maximum de 1,0 cents pour les dix provinces par rapport à la précédente mise à jour sur les prix du carburant (mai 2021 pour publication le 1er juillet 2021). Pour ce qui est des Territoires, le taux est demeuré constant au Nunavut, tandis que pour les Territoires Nord-Ouest et du Yukon, on peut observer une augmentation de 1,5 cents par kilomètre pour les deux taux.
2 Prix du carburant
2.1 Contexte du marché énergétique
Au cours des trois derniers mois, les prix mondiaux du pétrole ont été marqués par une instabilité accrue. Les prix ont augmenté de façon soutenue en mai et en juin, avant de plafonner en début de juillet, comme en témoigne le cours du West Texas Intermediate (WTI) qui se chiffrait à 75,25 $ US le baril au 13 juillet, tandis que le Brent s’élevait à 77,16 $ au 5 juillet. En raison de l’incertitude croissante, les prix ont connu des fluctuations accrues en juillet, mais depuis le début du mois d’août, ils suivent une tendance à la baisse et enregistrent actuellement leur niveau le plus bas depuis trois mois. Au 20 août, le WTI s’élevait à 62,14 $ US, tandis que le Brent s’établissait à 65,18 $ US le baril.
Entre-temps, les prix de l’essence se sont montrés robustes et ont imité en général les tendances des prix du pétrole brut, mais présentaient nettement moins d’instabilité. Par conséquent, les prix moyens de l’essence au Canada ont grimpé en mai et en juin, bien qu’ils soient restés relativement stables depuis le début de juillet, où ils se situaient autour des 1,40 $ le litre. Au 12 août, le prix moyen de l’essence au Canada était de 1,43 $ le litre.
Le présent rapport vise à fournir une vue d’ensemble de la situation actuelle des marchés et présente les dernières estimations et prévisions pertinentes aux conditions du marché de l’énergie. Toutefois, comme pour les rapports précédents, il faudra examiner avec précaution les données disponibles en raison de l’évolution rapide des marchés mondiaux.
Pandémie du coronavirus
Depuis la dernière mise à jour (mai 2021, pour publication le 1er juillet 2021), les efforts de vaccination se sont intensifiés considérablement et par conséquent, le nombre de doses de vaccins données à l’échelle mondiale a triplé pour atteindre 4,56 milliards au moment de la rédaction de ce rapport. Toutefois, la pandémie a suivi un cours plutôt variable dans différents pays, ce qui est tributaire en grande partie de la disparité de la répartition des vaccins disponibles entre les économies avancées et les pays en voie de développement.
Dans les économies avancées, le déploiement des vaccins a été vigoureux, quoique le taux de nouvelles vaccinations ait affiché une baisse marquée, p. ex., les vaccinations au Canada se sont déroulées à un rythme rapide entre mars et juin. Depuis juillet, on constate un ralentissement important du rythme des vaccinations. Au 20 août, près de 64 % des Canadiennes et des Canadiens s’étaient fait vacciner. Comme on a pu l’observer au début de l’été, le nombre de cas d’infection à la COVID-19 a baissé à l’échelle du continent nord-américain de même que dans la plupart de l’Europe. Cela s’est traduit par l’assouplissement des restrictions, d’où une reprise de l’activité économique. Cette réouverture des économies a néanmoins eu pour conséquence une hausse modérée du nombre de cas depuis juillet.
Entre temps, les pays en voie de développement sont confrontés à la problématique concernant la disponibilité et l’abordabilité des vaccins, ce qui a entraîné un ralentissement du rythme des vaccinations, p. ex., en Inde, seulement 9 % de la population a été entièrement vaccinée. Cette situation s’est traduite à son tour par un accroissement de cas de nouvelles infections dans de nombreux pays asiatiques, p. ex., en Thaïlande, en Malaisie et en Chine, où des restrictions rigoureuses demeurent en vigueur.
Demande de pétrole brut dans le monde
La reprise économique mondiale qui s’est opérée cet été a été disparate, en raison du cours de la pandémie dans chacune des régions. Selon la dernière mise à jour des Perspectives de l’économie mondiale (PEM) publiée en juillet 2021 par le Fonds monétaire international (FMI), l’économie mondiale a connu une contraction d’environ 3,2 % l’an dernier. Cependant, la reprise a été plus vigoureuse que prévue à l’origine; ainsi, les taux de croissance ont été révisés à la hausse et devraient se chiffrer à 6,0 % cette année et 4,9 % en 2022.
Bien que les taux de reprise économique semblent forts, il existe néanmoins une grande disparité parmi certains groupes de pays. Dans une conjoncture normale, les pays plus développés connaissent un rythme de croissance nettement plus lent que celui des pays en voie de développement, car ces derniers travaillent à « rejoindre » les pays développés, p. ex., en 2019, les pays développés en tant que groupe ont affiché un taux de croissance de 1,6 %, alors que les marchés émergents et les pays en voie de développement en tant que groupe ont enregistré un taux de croissance de 3,7 %, ce qui représente un taux de croissance de plus de deux fois plus rapide.
À l’heure actuelle, les économies avancées sont bien placées pour afficher un taux de croissance économique de 5,6 % cette année, tandis que les marchés émergents et les pays en voie de développement devraient enregistrer un taux de croissance de 6,3 %, c’est-à-dire à peine 12,5 % plus rapide que le rythme de croissance des pays développés. Comme le souligne le rapport du FMI de juillet 2021 : « L’accès aux vaccins s’est révélé être la principale ligne de faille qui divise la reprise mondiale en deux blocs : ceux qui pourront envisager une normalisation élargie de leurs activités (soit presque tous les pays avancés) et ceux qui continueront de connaître une recrudescence des infections à la COVID-19 assortie d’un bilan humain toujours plus lourd ».
Le taux de croissance aux États-Unis a une fois de plus été révisé à la hausse pour 2021 et 2022. Les États-Unis ont affiché de très forts taux de vaccination au cours du premier semestre de l’exercice financier, ce qui s’est traduit par une baisse importante du nombre de cas d’infection à la COVID-19 et par l’assouplissement des restrictions dans une grande partie du pays. Par conséquence, on prévoit que le taux de croissance américain (ainsi que celui du Royaume-Uni) atteindra 7,0 % en 2021, le taux le plus élevé chez les économies avancées. Selon les prévisions du FMI, la reprise vigoureuse de l’économie américaine devrait se poursuivre en 2022 grâce à son taux de croissance prévu de 4,9 %, ce qui reflète l’amélioration des indices de santé et de l’adoption attendue de lois prévoyant l’apport d’aide financière supplémentaire. L’amélioration de l’activité économique aux États-Unis s’est étendue à leurs partenaires commerciaux, y compris le Canada.
L’économie canadienne s’est assez bien redressée malgré la troisième vague d’infections à la COVID-19 en avril et en mai. La hausse rapide des taux de vaccination et le recul des taux d’infection qui a suivi en juin et en juillet ont donné lieu à la réouverture générale au cours de la deuxième moitié de l’été. Il y a eu convergence entre les estimations du FMI et celles de la Banque du Canada quant à la santé de l’économie canadienne. Bref, les prévisions du FMI sont révisées à la hausse, tandis que celles de la Banque du Canada demeurent modérées pour 2021. Le FMI prévoit que le taux de croissance canadien s’élèvera à 6,3 % cette année et à 4,5 % en 2022. Selon le Rapport sur la politique monétaire (RPM) publié par la Banque du Canada en juillet 2021, les prévisions actuelles sont de 6,0 % pour 2021 (une baisse de 0,5 point de pourcentage par rapport au rapport d’avril 2021) et de 4,6 % pour l’année prochaine (une hausse de 0,8 % comparativement au rapport précédent). Ces projections s’appuient sur des hypothèses concernant « l’allégement des restrictions attribuables à une plus grande immunité et à la baisse du nombre de cas devrait entraîner un fort redressement de la croissance du PIB dans la seconde moitié de l’année ». La prudence est de mise – depuis la publication de ce rapport, les taux d’infection sont de nouveau à la hausse et leur impact est susceptible d’orienter les prévisions dans les rapports subséquents.
Les marchés émergents et les pays en voie de développement devraient croître de 6,3 % en 2021, une révision à la baisse de 0,4 point de pourcentage comparativement au rapport du rapport PEM d’avril 2021, ce qui s’explique en grande partie par l’importance des révisions à la baisse des prévisions pour les économies asiatiques émergentes. En même temps, la croissance qui s’opère en Amérique latine et dans les Caraïbes a été révisée à la hausse de 1,2 point de pourcentage cette année en raison des révisions favorables au Brésil et au Mexique, où une croissance respective de 5,3 % et de 6,3 % est maintenant prévue cette année.
Dans la plupart des pays, les prix à la consommation sont montés à un rythme plus rapide qu’au cours des années précédentes, fait attribuable principalement aux décalages entre l’offre et la demande liées à la pandémie, et devraient donc retrouver dès l’année prochaine des taux semblables à ceux qui ont prévalu avant la pandémie. Les plus récentes données de Statistique Canada indiquent qu’en juillet le taux d’inflation a grimpé 3,7 %, soit le taux le plus élevé depuis mai 2011, les prix des biens ayant connu une hausse plus rapide que celle des prix des services. Le prix des voitures est monté de 5,5 %, une hausse que l’agence attribue en partie à une pénurie mondiale de puces à semi-conducteurs. Selon les prévisions de la Banque du Canada, l’inflation est susceptible de s’établir à un niveau égal ou supérieur à 3 %, soit le taux d’inflation cible fixé par la banque, pendant le reste de 2021 en raison de facteurs temporaires liés à la pandémie. Le taux d’inflation devrait fléchir en 2022 pour revenir à 2 %.
La reprise de l’activité économique a occasionné une hausse rapide de la demande en pétrole brut et en produits pétroliers. Selon le rapport Monthly Oil Market Report d’août 2021, l’OPEP estime que la demande mondiale en pétrole sera de 96,6 millions de barils par jour (Mb/j) cette année, une hausse de 6,0 Mb/j par rapport à 2020. L’année prochaine, la demande devrait croître de 3,3 Mb/j de plus par jour, soit une majoration de 3,4 %, pour se solder à 99,9 Mb/j. Parallèlement, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) projette une production de 96,2 Mb/j cette année et une hausse supplémentaire de 3,2 Mb/j pour ramener la production à 99,4 Mb/j en 2022. Fait à signaler, le dernier rapport de l’AIE a souligné que la demande en pétrole a vite inversé son cours en juillet en raison de la réémergence du variant Delta du coronavirus et de l’imposition de nouvelles restrictions, en particulier en Chine – le plus grand pays importateur de pétrole au monde. Cela a déjà eu pour effet de ralentir l’activité de raffinage chinoise, qui, à la mi-août, a atteint son plus faible niveau de production en 14 mois.
Alors que les perspectives économiques mondiales dans leur ensemble s’annoncent favorables, le FMI souligne dans sa mise à jour de juillet 2021 des Perspectives de l’économie mondiale que « Toutefois, tant que le virus circule ailleurs, la reprise ne sera pas garantie, même au sein des pays qui affichent actuellement des taux d’infection très faibles » et qu’une proportion importante de la population demeure vulnérable au virus. Par conséquence, les risques au détriment de la reprise économique mondiale demeurent élevés, particulièrement en ce qui a trait à l’émergence de nouveaux variants du coronavirus ainsi qu’à l’avancement du déploiement des vaccins à l’échelle mondiale.
Le prix du panier de référence de l’OPEP (calculé comme une moyenne pondérée de prix du pétrole brut produit par les pays membres de l’OPEP) a atteint une moyenne de 73,53 $ US le baril en juin 2021, ce qui représente le niveau le plus élevé depuis octobre 2018. Au cours des trois derniers mois, le prix moyen du pétrole brut a grimpé de 16,3 % par rapport à celui affiché en avril et de 35,2 % comparativement à celui inscrit en janvier de cette année.
2.1.3 Approvisionnement mondial en pétrole brut
En réponse à la reprise de la demande, l’offre mondiale mensuelle de pétrole a atteint 95,6 Mb/j, soit une augmentation de 2,4 % par rapport à avril 2021. Le groupe OPEP et ses alliés ayant assoupli les limites de production et d’autres pays ayant accéléré l’extraction de pétrole brut, l’augmentation de l’offre mondiale de pétrole devrait se poursuivre.
Au début de l’été, la demande en pétrole a dépassé l’offre, ce qui a créé une ponction sur les stocks de brut et donné un coup de fouet aux prix mondiaux du pétrole. En conséquence, l’Energy Information Administration (EIAO) américaine a signalé que les stocks de pétrole brut diminuaient régulièrement d’une semaine à l’autre en mai et en juin et qu’ils avaient atteint les niveaux les plus bas depuis le début de la pandémie.
Pendant la pandémie, le groupe OPEP et ses alliés, composé de 24 pays producteurs de pétrole, a maintenu une production réduite afin de contribuer à l’équilibre des marchés. Avec la perspective d’une reprise de la demande, le groupe a commencé à augmenter la production en avril. En juillet, la volatilité des prix du pétrole dans le monde s’est accrue tandis que le groupe OPEP et ses alliés négociait la phase suivante de leur accord. La prolongation des négociations a fait craindre qu’un accord ne soit pas conclu et que les 5,7 Mb/j de la réduction de la production du groupe OPEP et ses alliés n’inondent les marchés. Cela a entraîné une chute rapide du prix du pétrole brut à la mi-juillet. Le WIT a chuté de 11,7 % en une semaine et le Brent a inscrit une baisse de 10,3 %. Le 18 juillet, le groupe a conclu un nouvel accord pour augmenter l’offre de pétrole de 400 000 b/j, et ce, tous les mois à partir d’août.
La production américaine de pétrole brut a atteint un sommet en 2019 à 12,3 Mb/j, avant de chuter de 1,0 Mb/j en 2020. Malgré la hausse de la demande, l’Energy Information Administration (EIA) prévoit que la production glissera encore de 0,2 Mb/j à 11,1 Mb/j cette année, avant de regagner une partie des pertes en 2022.
D’autre part, la production de pétrole du Canada a augmenté cette année, en particulier en Alberta. Selon les données de production de 2020 de l’EIA, le Canada est le quatrième producteur mondial de pétrole et l’Alberta en fournit plus de 70 %. Au cours du premier semestre de l’année, la production de l’Alberta a augmenté en moyenne de 5,7 % par rapport à la même période l’année dernière. Ce chiffre est remarquablement plus élevé que pendant la même période en 2019 et dépasse de 1,8 % les niveaux d’avant la pandémie.
Les exportations de pétrole brut du Canada ont également été très fortes, notamment en raison de l’augmentation du prix du pétrole brut. Le prix de référence du pétrole brut canadien est le Western Canadian Select (WCS). En 2019, le WCS se vendait avec un rabais moyen d’environ 15 $ US le baril par rapport au WTI. Avec le retour de la demande, les prix du pétrole sont repartis à la hausse et le WCS n’a cessé d’augmenter au même titre que le WTI et le Brent. En outre, le WCS s’est rapproché du WTI et s’est vendu à un rabais d’environ 11 $ US le baril depuis le début de l’année. Par conséquence, la valeur totale des exportations de pétrole brut de l’Alberta entre janvier et juin 2021 a augmenté de 36,8 % par rapport à l’année précédente.
Tandis que les exploitants de sables bitumineux albertains augmentent leur production, le rapport d’IHS Markit publié en août 2021 estime que les débits entre le Canada et les États-Unis pourraient augmenter de 0,65 Mb/j d’ici 2025. La firme prévoit qu’une croissance régulière ajouterait un total de 0,9 Mb/d d’ici 2030. Malgré l’augmentation de la production, l’avenir du pétrole brut au Canada fait face à de nombreux défis.
À mesure que la prise de conscience de l’impact environnemental et des risques liés à la production, au transport et à l’utilisation accrue du pétrole brut s’accroît, les sociétés pétrolières doivent surmonter certaines difficultés. L’un des problèmes récurrents de ces dernières années se trouve dans le transport, notamment par oléoducs qui constituent le mode de transport le plus rapide et le plus rentable. Les nouveaux projets de construction ont fait l’objet d’une surveillance accrue et d’objections de la part du public. Le très controversé projet Keystone XL – un oléoduc qui aurait relié l’Ouest canadien aux raffineries de la côte du Golfe – a été officiellement annulé le 10 juin 2021.
Alors que la majeure partie de la production pétrolière du Canada a lieu en Alberta, la majorité de la capacité de raffinage se trouve sur les côtes. Cependant, aucun oléoduc ne relie les sables bitumineux de l’Alberta aux raffineries de l’Ontario ou du Québec. Par conséquence, le pétrole est acheminé par oléoduc aux États-Unis, puis revient ensuite au Canada. C’est ce qu’on appelle réexportation. Environ 55 % du pétrole brut raffiné au Canada est importé des États-Unis ou réexporté. En fait, sur le 1,08 Mb/j provenant des États-Unis, les réexportations représentent environ 45 %, selon le rapport IHS Markit d’août 2021.
Au cours des derniers mois, la ligne 5 d’Enbridge, qui relie le Wisconsin à Sarnia, en Ontario, transporte quotidiennement 540 000 barils de pétrole et de gaz naturel liquéfié et fournit la moitié du pétrole à l’Ontario et au Québec, est devenue un sujet de débat. L’oléoduc passe sur un tronçon de 7,2 km sous le détroit de Mackinac qui relie le lac Michigan au lac Huron. L’inquiétude vient du fait que toute fuite dans l’eau pourrait provoquer une catastrophe environnementale. Cet oléoduc fait partie intégrante du réseau de transport de pétrole du Canada et, par conséquent, toute perturbation éventuelle de son fonctionnement pourrait causer des problèmes dans toute la chaîne d’approvisionnement en pétrole et en produits pétroliers.
La plupart du pétrole produit au Canada est exporté vers les États-Unis et une partie importante est raffinée dans les raffineries de l’État de Washington, puis distribuée le long de la côte Ouest des États-Unis. Le comté de Whatcom, dans l’État de Washington, compte deux raffineries de ce type : Phillips 66 et BP Cherry Point. Cet été, pour la première fois aux États-Unis, le comté de Whatcom a adopté une loi qui interdit de façon permanente tout développement futur ou même toute modernisation des infrastructures pétrolières et gazières dans la région. Cette mesure est susceptible d’avoir des répercussions sur les plans d’expansion des champs pétrolifères canadiens pendant les prochaines années.
En mai, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a publié un rapport intitulé Net Zero by 2050: A Roadmap for the Global Energy Sector (Zéro émission nette d’ici 2050 : Feuille de route pour le secteur mondial de l’énergie) qui décourage tout nouvel investissement dans le pétrole et le gaz après 2021 comme l’une des pierres angulaires pour atteindre l’objectif de zéro émission nette (neutralité climatique) d’ici 2050. Le rapport a été rédigé en vue de la prochaine conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP26) qui aura lieu en novembre 2021 pour accélérer la réalisation des objectifs de l’Accord de Paris et de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques. Si le rapport envoie un signal à l’industrie pour qu’elle repense ses plans, il a reçu des critiques mitigées non seulement de la part des sociétés, mais aussi de certains gouvernements.
2.2 Prix de l’essence dans l'ensemble du Canada
Cet été, les prix de l’essence ont suivi une tendance plutôt caractéristique – ils sont en hausse au printemps et au début de l’été en raison d’une demande croissante et plafonnent en juillet et août, moment de l’année où ils atteignent leur sommet et que les raffineries entament leurs préparatifs pour la production d’une essence de qualité hivernale moins cher dans les mois à venir.
Alors que les provinces canadiennes n’ont assisté que récemment à un allègement uniforme des restrictions, les États-Unis ont quant à eux procédé à une réouverture beaucoup plus tôt au printemps. Par conséquence, la demande en essence au sud du 49e parallèle a été très forte tout au long de l’été en raison de l’initiative prise par les Américains de voyager, retourner aux lieux de travail et se livrer à d’autres activités exercées avant la pandémie. En fait, la demande en essence aux États-Unis en juin 2021 a été si vigoureuse que, même sur toile de fond d’une hausse de production des produits pétroliers raffinés, l’épuisement des stocks d’essence s’est fait sentir plus rapidement que prévu précédemment, d’où l’augmentation des prix à la pompe. Selon l’Energy Information Agency (EIA) des États-Unis, la consommation d’essence correspondait à une moyenne de 8,6 Mb/j au cours du premier semestre de 2021, soit une hausse de 3,4 % par rapport à la même période l’année précédente, mais elle est demeurée à 7,5 % au-dessous de la marque de 9,3 Mb/j affichée en 2019. Cela est dû à la proportion relativement élevée de la main-d’œuvre qui travaillait à domicile. Dans une perspective annuelle, l’EIA prévoit que la moyenne américaine de consommation d’essence sera de 8,8 Mb/j en 2021, soit une hausse de 10 % par rapport à la marque de 8,0 Mb/j enregistrée en 2020.
Par la suite, entre la mise à jour précédente (mai 2021, pour publication le 1er juillet 2021) et la présente mise à jour, le prix moyen de l’essence au Canada sur trois mois a augmenté de 7,7 %. Dans une perspective d’année en année, toutefois, le prix moyen de l’essence sur trois mois est de 32,8 % de plus qu’il y a un an.
On a observé une hausse du prix de l’essence dans toutes les provinces et tous les territoires du Canada, où la majoration varie de 5,8 % en Saskatchewan à 9,7 % en Alberta, à l’exception du Nunavut, où la variation moyenne est à peine de 0,5 % remontant à l'augmentation de la tarification du carbone au printemps.
En juin, la majeure partie de l’hémisphère Nord a été frappée par une vague de chaleur et l’Ouest du Canada a été particulièrement touché. En Colombie-Britannique, des douzaines de températures record ont été éclipsées par les températures qui ont marqué la vague de chaleur sans précédent dans cette province, laquelle a établi de nouvelles marques canadiennes à deux reprises. En plus d’être à l’origine d’un accroissement général de la demande énergétique à la suite de l’effort collectif pour rester au frais, la chaleur s’est aussi répercutée sur les activités des raffineries, ce qui s’est traduit par un resserrement accru de l’offre d’essence, forçant ainsi les prix à grimper. Par conséquent, le prix le plus élevé de l’essence au cours de la période de trois mois s’est chiffré à 1,734 $ le litre, enregistré à Vancouver, en C.-B., au début de juillet. Il s’agissait d’un bond marqué de 9,5 % en l’espace de 16 jours. Le prix le plus bas pour la période trimestrielle s’est établi à 1,184 $ le litre, à Sarnia, en Ontario, le 28 juin 2021. Il faut toutefois noter qu’en raison de la politique unique du gouvernement territorial en matière de fixation du prix du carburant au Nunavut, le prix actuel de 1,113 $ le litre, en vigueur depuis le 1er avril 2021 est le prix le plus bas de l’essence au Canada.
Néanmoins, en raison du nombre de facteurs qui ont une incidence sur le prix de l’essence, il est extrêmement difficile de prévoir avec certitude la tendance que suivront les prix à la pompe à l’avenir.
Au Canada, les prix de l’essence incluent toutes les taxes applicables. Les prix varient beaucoup à travers le Canada, surtout en raison de la différence dans les types et les montants des taxes perçues sur le carburant dans les différentes provinces et les divers territoires. La présente mise à jour a calculé les prix moyens de l’essence ordinaire qui sont facturés à la pompe. Les données sur le prix du carburant ont principalement été obtenues de Kent Marketing pour le compte de Ressources naturelles Canada en fonction des prix quotidiens du carburant publiés pour 78 endroits dans l’ensemble du Canada. Ces données ont été vérifiées auprès d’autres bases de données qui font elles aussi un suivi des prix du carburant à travers le Canada.
Conformément à la méthodologie du rapport annuel, pour déterminer le prix moyen de l’essence par province ou territoire, nous avons eu recours dans la présente mise à jour à des moyennes pondérées d’après la population pour mieux nous conformer à la réalité. Ainsi, les centres de la population métropolitaine représentent une plus grande partie du prix total moyen en comparaison avec les plus petites villes.
Le tableau ci-dessous montre le prix moyen de l’essence ordinaire pour l’ensemble des provinces et territoires canadiens, exprimé en dollars par litre, pour la période de juin à août 2021 :
Province/territoire |
Prix du carburant actuel |
Prix du carburant - mise à jour du 1er juillet 2021 |
Changement de prix |
Alberta |
1,306 $ |
1,191 $ |
0,115 $ |
Colombie-Britannique |
1,605 $ | 1,476 $ |
0,129 $ |
Manitoba |
1,293 $ | 1,198 $ |
0,095 $ |
Nouveau-Brunswick |
1,335 $ | 1,241 $ |
0,094 $ |
Terre-Neuve-et-Labrador |
1,495 $ | 1,409 $ |
0,086 $ |
Nouvelle-Écosse |
1,324 $ | 1,247 $ |
0,077 $ |
Ontario |
1,340 $ | 1,252 $ |
0,088 $ |
Île-du-Prince-Édouard |
1,339 $ | 1,251 $ |
0,088 $ |
Québec |
1,367 $ | 1,280 $ |
0,087 $ |
Saskatchewan |
1,290 $ | 1,222 $ |
0,068 $ |
Territoires du Nord-Ouest |
1,454 $ | 1,328 $ |
0,126 $ |
Nunavut |
1,113 $ | 1,108 $ |
0,005 $ |
Yukon |
1,471 $ | 1,358 $ |
0,113 $ |
Les données sur les prix du carburant ont été extraites pour une période de trois mois (17 mai 2021 au 12 août 2021) afin de suivre la tendance du prix courant de l’essence. Des rapports ultérieurs cibleront des périodes de trois mois suivant la période visée dans la présente étude. On a constaté que les prix moyens du litre d’essence par province ou territoire variaient entre 1,113 $ au Nunavut et 1,605 $ en Colombie-Britannique. La moyenne canadienne était de 1,384 $, une hausse de 9,9 cents depuis la dernière mise à jour sur les prix du carburant (mai 2021, pour publication le 1er juillet 2021).
Les prix de l’essence au Nunavut sont habituellement fixés pour une année civile complète et présentent de rares fluctuations. Le dernier changement est survenu le 1er avril 2021, et il a été déterminé que le prix moyen pour le territoire est de 1,113 $ pour la présente étude.
À titre d’illustration, le graphique 1 présente les prix de l’essence dans les plus grandes régions métropolitaines pour une période d’un an (de août 2020 à août 2021).
Également, à titre d’illustration, le graphique 2 présente les prix du pétrole brut selon trois références – WTI (West Texas Intermediate), Brent et WCS (Western Canada Select), pour une période d’un an (de août 2020 à août 2021).
2.3 Taxes de vente
Pour la présente mise à jour, une étude a été menée afin de déterminer si des changements pertinents dans les taxes de vente fédérales et provinciales auraient eu une incidence immédiate sur les taux de remboursement. Au moment de publier cette mise à jour, aucune variation des taxes de vente n’avait été observée au Canada comparativement au rapport annuel précédent. De plus pour l’instant, aucun changement n’est prévu dans l’immédiat.
3 Répercussions des prix de l’essence sur les taux de remboursement
3.1 Consommation de carburant
Pour le calcul sur la part des frais de carburant dans les coûts totaux d’utilisation des véhicules, la méthodologie employée dans le rapport annuel a été strictement respectée. La consommation de carburant pour chacun des modèles examinés dans le cadre de l’étude a donc été combinée aux prix moyens dans chaque province et territoire pour déterminer la part des frais de carburant dans les coûts d’utilisation, en fonction d’une moyenne de 20 000 kilomètres par année.
3.2 Taux de remboursement mis à jour
À des fins de comparaison, le tableau suivant présente les taux actualisés de remboursement des déplacements en service commandé et du transport quotidien, ainsi que les taux calculés pour le rapport annuel de novembre 2020 (pour publication le 1er janvier 2021), la mise à jour des prix du carburant de février 2021 (pour publication le 1er avril 2021) et la mise à jour de mai 2021 (pour publication le 1er juillet 2021) :
Barème des taux de remboursement actuels (en dollars par kilomètre)
Service commandé |
Transport quotidien |
|||||||
Province et territoire |
Mise à jour actuelle sur le carburant |
Mise à jour du 1er juillet 2021 |
Mise à jour du 1er avril 2021 |
Mise à jour du 1er janvier 2021 |
Mise à jour actuelle sur le carburant |
Mise à jour du 1er juillet 2021 |
Mise à jour du 1er avril 2021 |
Mise à jour du 1er janvier 2021 |
Alberta |
0,510 $ |
0,500 $ |
0,485 $ |
0,485 $ |
0,205 $ |
0,195 $ |
0,180 $ |
0,180 $ |
Colombie-Britannique |
0,560 $ |
0,550 $ |
0,530 $ |
0,525 $ |
0,240 $ |
0,230 $ |
0,215 $ |
0,210 $ |
Manitoba |
0,520 $ |
0,510 $ |
0,495 $ |
0,495 $ |
0,210 $ |
0,205 $ |
0,185 $ |
0,185 $ |
Nouveau-Brunswick |
0,545 $ |
0,535 $ |
0,520 $ |
0,515 $ |
0,215 $ |
0,210 $ |
0,190 $ |
0,185 $ |
Terre-Neuve-et-Labrador |
0,580 $ |
0,575 $ |
0,555 $ |
0,545 $ |
0,230 $ |
0,225 $ |
0,205 $ |
0,195 $ |
Nouvelle-Écosse |
0,550 $ |
0,545 $ |
0,525 $ |
0,520 $ |
0,215 $ |
0,210 $ |
0,190 $ |
0,185 $ |
Ontario |
0,575 $ |
0,570 $ |
0,555 $ |
0,550 $ |
0,215 $ |
0,210 $ |
0,195 $ |
0,190 $ |
Île-du-Prince-Édouard |
0,530 $ |
0,525 $ |
0,510 $ |
0,500 $ |
0,220 $ |
0,210 $ |
0,195 $ |
0,190 $ |
Québec |
0,550 $ |
0,545 $ |
0,530 $ |
0,525 $ |
0,225 $ |
0,220 $ |
0,205 $ |
0,200 $ |
Saskatchewan |
0,515 $ |
0,510 $ |
0,495 $ |
0,495 $ |
0,210 $ |
0,205 $ |
0,185 $ |
0,185 $ |
Territoires du Nord-Ouest |
0,645 $ |
0,630 $ |
0,615 $ |
0,615 $ |
0,290 $ |
0,275 $ |
0,260 $ |
0,260 $ |
Nunavut |
0,605 $ |
0,605 $ |
0,605 $ |
0,605 $ |
0,250 $ |
0,250 $ |
0,250 $ |
0,250 $ |
Yukon |
0,630 $ |
0,615 $ |
0,600 $ |
0,595 $ |
0,295 $ |
0,280 $ |
0,265 $ |
0,260 $ |
Remarque : Tous les chiffres ont été arrondis au demi-cent le plus près.
L’incidence des prix de l’essence sur les taux de remboursement était minimale pour la présente mise à jour. En comparaison avec la mise à jour sur les prix du carburant de mai 2021 (pour publication le 1er juillet 2021), les taux de remboursement pour les déplacements en service commandé et les transports quotidiens ont tous les deux affiché des augmentations maximales de 1,0 cent le kilomètre dans les provinces, tandis que pour les territoires, les deux taux ont été témoins d’une augmentation maximale de 1,5 cent. Les moyennes pondérées canadiennes ont augmenté de 1,0 cent à la fois pour les deux taux. Ils se chiffrent actuellement respectivement à 55,0 cents le kilomètre et 22,0 cents le kilomètre.
Le carburant représente en moyenne 11,8 cents le kilomètre dans le coût global d’utilisation des véhicules, allant de 11,1 cents au Manitoba et Saskatchewan à 17,6 cents au Yukon. Les facteurs socioéconomiques touchant le marché mondial de l’énergie sont difficilement prévisibles, et il est difficile de prévoir le prix de l’essence pour les trois prochains mois. Toutefois, les changements futurs seront reflétés dans le prochain rapport annuel.