Remboursement des coûts d'utilisation en service commandé d'un véhicule privé

Étude préparée pour le Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada

par Corporate Fleet Services

1   Sommaire de la mise à jour sur les prix du carburant

Le Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada a confié à Corporate Fleet Services (CFS) le mandat d’effectuer une évaluation annuelle des taux de remboursement au kilomètre sur les déplacements des fonctionnaires devant utiliser leur véhicule personnel en service commandé. De plus, l’incidence périodique de la variation des prix du carburant devait être évaluée tous les trimestres en effectuant trois autres mises à jour sur les prix du carburant chaque année. Le présent document constitue la mise à jour pour mai 2024 (pour publication le 1 juillet 2024).

Dans la dernière étude annuelle, les taux de remboursement ont été établis pour chaque province et territoire du Canada à la suite d’une analyse exhaustive de toutes les dépenses d’exploitation des véhicules. Ces taux ont été présentés dans le rapport intitulé Remboursement des coûts d’utilisation en service commandé d’un véhicule personnel, en date de novembre 2023 (pour publication le 1 janvier 2024). Une mise à jour subséquente sur les prix du carburant a été produite pour février 2024 (pour publication le 1 avril 2024).

La présente mise à jour rend compte des répercussions des prix actuels du carburant sur les taux de déplacement en service commandé et de transport quotidien qui sont recommandés dans le rapport annuel, l’accent étant mis sur les prix moyens de l’essence à la pompe dans les provinces et territoires. La moyenne des prix a été établie pour chaque province ou territoire pour les trois mois qui ont précédé la publication de la présente mise à jour (pour les mois de mars, avril et mai 2024). Tous les prix sont indiqués en dollars par litre.

De plus, dans le cadre de cette mise à jour, les plus récents taux de remboursement recommandés sont soumis à l’examen du Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada en dollars par kilomètre. Les recommandations sont formulées aux taux suivants :

Les taxes de vente fédérales et provinciales ont également été étudiées afin de déterminer si des changements récents auraient pu avoir eu une incidence immédiate sur le total des coûts de propriété et d’utilisation d’un véhicule.

Pour la période de mars à mai 2024, les dépenses en carburant ont représenté 22,5 % du coût total de l’utilisation d’un véhicule (comme reflété dans les taux de remboursement des déplacements en service commandé), ou une moyenne pondérée canadienne de 13.0 cents le kilomètre. La présente mise à jour fait état d’augmentations modérées des prix moyens de l’essence dans tout le Canada, ce qui a eu de légères répercussions à la hausse sur les taux de remboursement partout sauf aux Territoires du Nord-Ouest, et pour le taux de transport quotidien, aussi au Manitoba, où ils sont restés constants. En conséquence, les taux de remboursement ont augmenté d’un maximum de 2.0 cents pour les dix provinces comparativement à la précédente mise à jour sur les prix du carburant (février 2024, pour publication le 1 avril 2024). Pour les territoires, tandis que les taux pour le Yukon et le Nunavut ont également augmenté légèrement, les taux pour les Territoires du Nord-Ouest sont restés constants (voir la section 2.2 – Prix de l’essence dans l’ensemble du Canada pour obtenir de plus amples détails).

2   Prix du carburant

2.1  Contexte du marché énergétique

Les prix mondiaux du pétrole brut ont augmenté au cours de la première partie de l’année en raison d’une offre restreinte et d’instabilités géopolitiques persistantes, pour terminer le trimestre avec une augmentation d’environ 16 % par rapport au début de l’année. Le prix le plus élevé sur trois mois a été enregistré le 5 avril 2024 quand le West Texas Intermediate (WTI) se situait à 86,9 $ US le baril et que le Brent était à 91,2 $ US le baril. Les prix ont baissé en avril et en mai en raison des taux d’intérêt toujours élevés et des inquiétudes concernant la santé de l’économie mondiale. Au 17 mai 2024, le WTI s’élevait à tout juste au-dessus de 80,0 $ US le baril, tandis que le Brent s’établissait à près de 84,0 $ US le baril.

Les prix de l’essence ont suivi de près ceux du pétrole brut, avec un retard d’environ deux semaines. Le prix moyen quotidien de l’essence au Canada a atteint un sommet le 18 avril 2024, à 1,806 $, soit une augmentation de 15,0 % par rapport au prix de fin février, qui était de 1,571 $.  En moyenne, le prix de l’essence au Canada au cours de la dernière période de trois mois se situait à 1,657 $ le litre, comparativement à 1,488 $ le litre au cours de la période précédente de trois mois, ce qui représente une hausse de 11,4 %. Dans une perspective annuelle, le prix de l’essence était supérieur de 5,7 % au prix de l’an dernier, quand il s’établissait en moyenne à 1,568 $ le litre.

2.1.1  Demande de pétrole brut dans le monde

Selon les Perspectives de l’économie mondiale (PEM) du Fonds monétaire international (FMI) publiées en avril 2024, l’économie mondiale reste remarquablement résistante et les perspectives économiques globales ont continué de s’améliorer. Le FMI prévoit que l’économie mondiale connaîtra une croissance de 3,2 % en 2024 ainsi qu’en 2025, au même rythme qu’en 2023. Les perspectives d’assouplissement de la politique monétaire restrictive ont fortement soutenu le marché, ce qui a entraîné une montée en flèche des valorisations des marchés boursiers et une amélioration des flux de capitaux, en particulier dans de nombreuses économies de marché émergentes. Néanmoins, le rythme de la croissance économique reste inférieur à la moyenne historique en raison d’un certain nombre de facteurs, notamment les coûts d’emprunt élevés et le retrait du soutien fiscal qui ont suivi la pandémie ainsi que les effets de la pandémie en soi et de la guerre en cours en Ukraine.

Les perspectives d’expansion économique dans les économies avancées se sont améliorées de 0,3 point de base, principalement en raison d’une augmentation significative de 0,6 point de base aux États-Unis et d’un ajustement modéré à la baisse de 0,1 à 0,4 point de base dans d’autres pays comme l’Allemagne, la France et l’Italie. Le FMI estime que les économies avancées en tant que groupe connaîtront une croissance de 1,9 % cette année et de 1,7 % l’année suivante.

La résilience du marché américain est remarquable. Le pays a déjà dépassé sa tendance de croissance prépandémique. Outre des facteurs toujours solides, notamment les dépenses de consommation et le marché du travail, l’industrie manufacturière s’est redressée après une longue période de stagnation qui a débuté à la mi-2022. Ce redressement de l’activité manufacturière laisse présager des perspectives positives pour la consommation de pétrole dans les mois à venir. Si la vigueur de l’économie américaine est l’un des principaux moteurs de la croissance mondiale, elle implique également une forte demande qui a appuyé une inflation soutenue. En conséquence, la Réserve fédérale américaine a maintenu les taux d’intérêt, ce qui a quelque peu modéré les sentiments positifs du marché. Cependant en mai, l’anticipation d’une baisse des taux dans un avenir proche a fait grimper les marchés boursiers et la moyenne de l’indice Dow Jones a dépassé la barre des 40 000 pour la première fois dans l’histoire, ce qui témoigne d’un optimisme croissant sur le marché.

Dans la zone euro, le taux de croissance s’est amélioré pour atteindre 0,8 % après un taux modéré de 0,4 % l’année dernière. Les effets différés de la politique monétaire restrictive ainsi que les coûts énergétiques passés pèsent lourdement sur les perspectives d’avenir. La forte croissance des salaires et l’inflation des services pourraient conduire à une période prolongée de niveaux d’inflation supérieurs aux objectifs actuels. Néanmoins, le FMI note qu’il existe des éléments qui indiquent que le marché européen pourrait être en surchauffe, car les entreprises ont retenu la main-d’œuvre dans l’attente d’une reprise de la demande qui pourrait ne pas se matérialiser.

Selon la Banque du Canada, les perspectives de l’économie canadienne se sont nettement améliorées par rapport au Rapport sur la politique monétaire (RPM) de janvier 2024. La Banque prévoit maintenant que l’économie canadienne connaîtra une croissance de 1,5 % cette année, ce qui est près de deux fois plus que la projection de 0,8 % d’il y a trois mois. Cet ajustement reflète l’augmentation de l’offre de travailleurs grâce à une forte croissance démographique ainsi qu’une reprise des dépenses des ménages soutenue par la croissance des salaires. En guise de comparaison, le FMI prévoit que le taux de croissance canadien s’élèvera à 1,8 % en 2024 et à 2,3 % en 2025. L’inflation mesurée par l’indice des prix à la consommation (IPC) était de 2,8 % en février et les prix élevés de l’essence ce printemps devraient maintenir l’inflation mesurée par l’IPC près de 3,0 % jusqu’au deuxième trimestre de 2024. La Banque prévoit que l’inflation tombera en dessous de 2,5 % d’ici la fin de l’année et devrait atteindre son objectif de 2,0 % en 2025.

La croissance des marchés émergents et des économies en développement, comme l’indique le FMI, s’est améliorée et devrait maintenant s’établir à 4,3 % en 2024 et à 4,1 % en 2025. Les perspectives de l’économie chinoise sont fluctuantes et semblent actuellement orientées à la baisse. Le FMI estime que la Chine connaîtra une croissance économique de 4,6 % cette année, ce qui représente une baisse significative par rapport au taux de croissance de 5,2 % enregistré l’année dernière. Le ralentissement du secteur immobilier reste persistant et le secteur ne devrait pas se redresser rapidement tant que des réformes approfondies n’en auront pas traité les causes profondes. Au même moment, la demande intérieure reste comprimée et les tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine devraient exercer une pression à la baisse sur le développement économique de la Chine, ce qui aura un effet d’entraînement négatif sur ses partenaires commerciaux.

L’inflation reste l’un des risques les plus importants pour l’économie mondiale. Alors que l’inflation mondiale a diminué, en grande partie grâce à la baisse des prix de l’énergie, le FMI signale une augmentation récente de l’inflation globale et de l’inflation de base. Reste à savoir si ces effets seront de courte durée. Dans l’ensemble, l’inflation des biens s’est stabilisée, tandis que le prix des services reste sensiblement élevé, soutenu par la vigueur générale du marché de l’emploi.

Si les perspectives économiques actuelles semblent solides, les effets sur la demande en pétrole ne sont pas clairs puisque les prévisions varient considérablement, en grande partie en raison de l’évolution des attentes concernant les futures réductions des taux d’intérêt. Selon le rapport Monthly Oil Market Report de mai 2024, l’OPEP reste optimiste et prévoit une croissance de 2,3 million de barils par jour (Mb/j) de la demande mondiale en pétrole brut cette année, pour atteindre 104,5 Mb/j en moyenne. En même temps, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) dans son rapport mensuel sur le pétrole de mai 2024 a revu ses prévisions à la baisse, à savoir une augmentation de 1,1 Mb/j en 2024, citant une consommation de brut plus faible que prévu dans les pays de l’OCDE ainsi qu’un ralentissement de l’activité manufacturière mondiale.

2.1.2  Approvisionnement mondial en pétrole brut

L’équilibre entre l’offre et la demande sur les marchés du pétrole brut est un processus complexe et continu. L’année a commencé avec des prévisions d’une éventuelle offre excédentaire, mais en mai 2024, les projections de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) indiquent une pénurie probable de l’offre plus tard dans l’année, sous l’effet des extensions de la réduction de la production du groupe OPEP et ses alliés, ce qui pourrait entraîner une hausse des prix du pétrole. L’AIE prévoit que la production du groupe OPEP et ses alliés diminuera de 0,8 million de barils par jour (Mb/j) tandis que la production des pays non membres du groupe OPEP et ses alliés, y compris celle des États-Unis et du Canada, augmentera de 1,4 Mb/j cette année.

Les projections de l’Energy Information Administration (EIA) des États-Unis, pour 2024, bien qu’ajustées à la hausse, restent équilibrées, avec une demande de 102,8 Mb/j (contre 102,4 Mb/j trois mois plus tôt) et une offre de 102,8 Mb/j (contre 102,3 Mb/j dans le rapport de février 2024). Cela représente une augmentation de 1,0 Mb/j de l’offre par rapport à la moyenne de 101,8 Mb/j de l’année dernière. Comme pour la demande, les prévisions de l’AIE concernant l’offre ont été fortement revues à la baisse et sont désormais conformes aux projections de l’EIA. L’AIE prévoit que l’offre mondiale en pétrole augmentera de 0,6 Mb/j cette année pour atteindre 102,7 Mb/j, une valeur de production record mais une réduction significative de 0,8 Mb/j par rapport au rapport de l’AIE de trois mois auparavant. L’AIE prévoit que la production des pays non membres du groupe OPEP et ses alliés augmentera de 1,4 Mb/j tandis que la production du groupe OPEP et ses alliés chutera de 0,8 Mb/j, en supposant que les réductions volontaires soient maintenues.

La géopolitique continue de jouer un rôle important sur les marchés du pétrole brut. D’une part, la guerre en cours en Ukraine et les attaques de drones menées par l’Ukraine contre les raffineries russes ont renforcé les craintes de pénurie d’approvisionnement en mars, ce qui a entraîné une hausse des prix du carburant et du pétrole brut. L’instabilité persistante au Moyen-Orient a ajouté une prime de risque aux prix du pétrole, pour les pousser à la hausse.

Les stocks de pétrole brut ont été très bas pendant les mois d’hiver, et se sont établis en mars à environ 1,0 % sous la moyenne quinquennale pour cette période, ce qui a contribué au resserrement du marché et à la hausse des prix. Toutefois, entre la mi-mars et la fin avril, les stocks de pétrole brut ont augmenté régulièrement, ce qui a contribué à une tendance à la baisse des prix au printemps.

Les mesures prises par le groupe OPEP et ses alliés demeurent un moteur important de l’évolution du marché du pétrole. Le groupe OPEP et ses alliés a prolongé les réductions de production existantes, pour ainsi continuer à soutenir les prix du marché alors que la demande de pétrole fluctue.

Les États-Unis sont en passe de devenir un acteur essentiel du marché pétrolier, tandis qu’ils s’affirment comme le fournisseur marginal de la planète. Des données récentes suggèrent que la forte baisse de la production de pétrole due aux tempêtes hivernales de janvier a coïncidé avec la hausse des prix du pétrole au cours du premier trimestre de l’année. La production pétrolière de l’Alaska et la capacité stratégique du réseau pipelinier Trans-Alaska Pipeline System ont récemment été mises en avant et les prévisions d’augmentation de la production ont contribué à la dynamique globale du marché. L’État achemine actuellement environ 0,5 Mb/j de pétrole par son réseau pipelinier, qui a une capacité de plus de 2,0 Mb/j. Récemment, l’État de l’Alaska a annoncé son intention d’augmenter sa production de pétrole de 0,2 à 0,3 Mb/j, ce qui ouvre une nouvelle voie à l’augmentation de la production américaine. Selon le dernier rapport Short-Term Energy Outlook (STEO) publié en mai 2024 par l’Energy Information Administration (EIA) des États-Unis, la production américaine totale devrait atteindre une moyenne de 13,2 Mb/j en 2024 et de 13,7 Mb/j en 2025, soit une révision à la hausse de 0,1 et de 0,2 Mb/j respectivement comparativement au rapport de l’EIA de février 2024.

L’industrie pétrolière canadienne a franchi une étape importante en mai 2024. Après de nombreux retards, l’oléoduc Trans Mountain a commencé à fonctionner. Les 980 kilomètres d’oléoduc parallèle à l’oléoduc original triplent presque la capacité de transport, qui passe de 0,3 Mb/j à près de 0,9 Mb/j. Par conséquent, la capacité du Canada à exporter du pétrole brut vers les marchés internationaux, en particulier vers l’Asie et les États-Unis, augmente considérablement. Auparavant, l’infrastructure de transport ne suivait pas le rythme de l’augmentation des volumes de production. Cette situation a entraîné des goulets d’étranglement dans les transports, ce qui a provoqué des ventes du brut canadien à des prix nettement inférieurs à ceux du marché. L’ouverture de l’oléoduc Trans Mountain devrait résoudre ce problème, en générant des revenus plus élevés et en entraînant une augmentation des recettes fiscales et des redevances pour les gouvernements fédéral et provinciaux. Cette importante mise à jour de l’infrastructure de transport devrait également aider à permettre à l’industrie canadienne des sables bitumineux d’augmenter sa production de 0,5 Mb/j au cours des cinq prochaines années. L’écart entre le West Texas Intermediate (WTI) et le Western Canadian Select (WCS), le prix de référence du pétrole brut canadien, s’est déjà réduit, pour passer d’environ 30 $ le baril à l’automne 2023 à une plage de 16 à 20 $ en avril et mai 2024.

2.2  Prix de l’essence dans l'ensemble du Canada

Le marché de l’essence au Canada est étroitement lié au marché américain, puisque les deux pays partagent largement leurs infrastructures.  Selon l’Energy Information Administration des États-Unis, la demande hebdomadaire en essence à la mi-avril s’est élevée en moyenne à 8,4 millions de barils par jour (Mb/j), soit le niveau hebdomadaire moyen le plus bas depuis 2014. Sur une période de quatre semaines, l’offre en essence aux États-Unis s’est élevée en moyenne à 8,6 Mb/j, soit une baisse de 3,6 % par rapport à la même période de l’année dernière, pour atteindre des niveaux jamais vus depuis le début des restrictions liées à la COVID-19. Cette faiblesse de la demande a entraîné une baisse des prix de l’essence à la pompe.

L’offre en essence sur la côte ouest s’est resserrée en mars, ce qui a entraîné une baisse significative des stocks (jusqu’à 1 million de barils). En outre, la raffinerie Parkland de Burnaby, en Colombie-Britannique, a réduit ses activités pendant 13 semaines, de janvier à fin mars. Aussi, plusieurs autres raffineries de la côte ouest avaient entamé des travaux de maintenance programmés à ce moment-là, ce qui a ajouté une pression supplémentaire sur les prix de l’essence et entraîné une flambée des prix dans les provinces de l’ouest. Par conséquent, le prix moyen de l’essence sur trois mois a augmenté le plus en Alberta et en Colombie-Britannique, où le prix moyen a augmenté respectivement de 18,5 % et de 14,8 %. Dans le reste du Canada, les prix ont augmenté de 2,4 % au Yukon et à 11,3 % en Saskatchewan. Une légère baisse de 1,3 % a été enregistrée aux Territoires du Nord-Ouest. Dans l’ensemble, le prix moyen de l’essence au Canada a augmenté de 11,4 % par rapport au trimestre précédent.

Au Canada, les prix de l’essence incluent toutes les taxes applicables. Les prix varient beaucoup à travers le Canada, surtout en raison de la différence dans les types et les montants des taxes perçues sur le carburant dans les différentes provinces et les divers territoires. La présente mise à jour a calculé les prix moyens de l’essence ordinaire qui sont facturés à la pompe. Les données sur le prix du carburant ont principalement été obtenues de Kalibrate (précédemment Kent Marketing) pour le compte de Ressources naturelles Canada en fonction des prix quotidiens du carburant publiés pour 78 endroits dans l’ensemble du Canada. Ces données ont été vérifiées auprès d’autres bases de données qui font elles aussi un suivi des prix du carburant à travers le Canada.

Conformément à la méthodologie du rapport annuel, pour déterminer le prix moyen de l’essence par province ou territoire, nous avons eu recours dans la présente mise à jour à des moyennes pondérées d’après la population pour mieux nous conformer à la réalité. Ainsi, les centres de la population métropolitaine représentent une plus grande partie du prix total moyen en comparaison avec les plus petites villes.

Le tableau ci-dessous montre le prix moyen de l’essence ordinaire pour l’ensemble des provinces et territoires canadiens, exprimé en dollars par litre, pour la période de mars à mai 2024 :

Province/territoire

Prix du carburant actuel
($/litre)

Prix du carburant - Mise à jour du 1 avril 2024 
($/litre)

Changement de prix
($/litre)

Alberta

1,481 $

1,250 $

0,231 $

Colombie-Britannique

1,938 $

1,688 $

0,250 $

Île-du-Prince-Édouard

1,701 $

1,587 $

0,114 $

Manitoba

1,366 $ 

1,317 $

0,049 $

Nouveau-Brunswick

1,698 $ 

1,561 $

0,137 $

Nouvelle-Écosse

1,712 $ 

1,568 $

0,144 $

Nunavut

1,740 $ 

1,636 $

0,104 $

Ontario

1,593 $ 

1,448 $

0,145 $

Québec

1,712 $ 

1,591 $

0,121 $

Saskatchewan

1,515 $ 

1,361 $

0,154 $

Terre-Neuve-et-Labrador

1,805 $ 

1,643 $

0,162 $

Territoires du Nord-Ouest

1,596 $ 

1,617 $

-0,021 $

Yukon

1,815 $ 

1,773 $

0,042 $

 

Les données sur le prix du carburant ont été extraites pour une période de trois mois (du 12 février au 10 mai 2024) afin de suivre la tendance du prix courant de l’essence. Des rapports ultérieurs cibleront des périodes de trois mois suivant la période visée dans la présente étude. On a constaté que les prix moyens du litre d’essence par province ou territoire variaient entre 1,366 $ au Manitoba et 1,938 $ en Colombie-Britannique, et que la moyenne canadienne était de 1,657 $, une hausse de 16,9 cents depuis la dernière mise à jour sur les prix du carburant (février 2024 pour publication le 1 avril 2024).

Après avoir fixé pendant des années ses propres prix réduits pour l’essence, le Nunavut a commencé à la fin de l’année 2022 à harmoniser progressivement ses prix avec ceux du reste du Canada, tout en tenant compte des mises à jour de la taxe carbone imposée par le gouvernement fédéral et en recouvrant les coûts d’achat et de réapprovisionnement en carburant pour l’année à venir. Le gouvernement du Nunavut a publié sa dernière mise à jour des prix le 1 avril 2024, qui indique une augmentation des prix de l’essence de 3,3 cents pour toutes les localités, à l’exception d’Iqaluit. 

À titre d’illustration, le graphique 1 présente les prix de l’essence dans les principales régions métropolitaines pour une période d’un an (de mai 2023 à mai 2024).

Graphique 1 - Prix de l'essence au Canada

Également à titre d’illustration, le graphique 2 présente les prix du pétrole brut de trois références – WTI (West Texas Intermediate), Brent et WCS (Western Canadian Select) pour une période d’un an (de mai 2023 à mai 2024).

Graphique 2 - Prix du pétrole brut

2.3  Taxes de vente

Pour la présente mise à jour, une étude a été menée afin de déterminer si des changements pertinents dans les taxes de vente fédérales et provinciales auraient eu une incidence immédiate sur les taux de remboursement. Au moment de publier cette mise à jour, aucune variation des taxes de vente n’avait été observée au Canada comparativement à la mise à jour précédente. De plus pour l’instant, aucun changement n’est prévu dans l’avenir immédiat.

3   Répercussions des prix de l’essence sur les taux de remboursement

3.1  Consommation de carburant

Pour le calcul de la part des frais de carburant dans les coûts totaux d’utilisation des véhicules, la méthodologie employée dans le rapport annuel a été strictement respectée. La consommation de carburant pour chacun des modèles examinés dans le cadre de l’étude a donc été combinée aux prix moyens dans chaque province et territoire pour déterminer la part des frais de carburant dans les coûts d’utilisation, en fonction d’une moyenne de 20 000 kilomètres par année.

3.2  Taux de remboursement mis à jour

À des fins de comparaison, le tableau suivant présente les taux actualisés de déplacement en service commandé (taux par kilomètre) et de transport quotidien (taux par kilomètre réduits), ainsi que les taux calculés pour le rapport annuel précédent (novembre 2023, pour publication le 1 janvier 2024) et la mise à jour sur les prix du carburant de février 2024 (pour publication le 1 avril 2024) :

Barème des taux de remboursement actuels (en dollars par kilomètre)

 

Service commandé

Transport quotidien

Province et territoire

Mise à jour actuelle sur le carburant

Mise à jour du 1 avril 2024

Rapport annuel du 1 janvier 2024

Mise à jour actuelle sur le carburant

Mise à jour du 1 avril 2024

Rapport annuel du 1 janvier 2024

Alberta

0,540 $

0,525 $

0,535 $

0,225 $

0,210 $

0,220 $

Colombie-Britannique

0,585 $

0,565 $

0,580 $

0,275 $

0,255 $

0,275 $

Île-du-Prince-Édouard

0,575 $

0,565 $

0,575 $

0,255 $

0,245 $

0,255 $

Manitoba

0,540 $

0,540 $

0,560 $

0,225 $

0,220 $

0,240 $

Nouveau-Brunswick

0,585 $

0,575 $

0,590 $

0,255 $

0,240 $

0,260 $

Nouvelle-Écosse

0,590 $

0,580 $

0,595 $

0,255 $

0,245 $

0,255 $

Nunavut

0,705 $

0,690 $

0,680 $

0,335 $

0,325 $

0,310 $

Ontario

0,605 $

0,590 $

0,605 $

0,245 $

0,230 $

0,245 $

Québec

0,580 $

0,570 $

0,580 $

0,265 $

0,255 $

0,265 $

Saskatchewan

0,545 $

0,535 $

0,550 $

0,235 $

0,225 $

0,240 $

Terre-Neuve-et-Labrador

0,605 $

0,595 $

0,605 $

0,260 $

0,250 $

0,265 $

Territoires du Nord-Ouest

0,700 $

0,700 $

0,705 $

0,320 $

0,320 $

0,330 $

Yukon

0,705 $

0,700 $

0,720 $

0,345 $

0,340 $

0,355 $


Remarque : Tous les chiffres ont été arrondis au demi-cent le plus près.

L’incidence des prix de l’essence sur les taux de remboursement était modérée pour la présente mise à jour. En comparaison avec la précédente mise à jour sur le prix du carburant (février 2024, pour publication le 1 avril 2024), les taux de déplacement en service commandé (taux par kilométre) et de transport quotidien (taux par kilomètre réduits) ont augmenté d’un maximum de 2,0 cents le kilomètre dans les provinces. Pour les territoires, les taux de remboursement ont varié entre aucune augmentation aux Territoires du Nord-Ouest et une augmentation maximale de 1,5 cents pour le taux de déplacement en service commandé au Nunavut.

En général, les moyennes pondérées canadiennes ont augmenté de 1,0 cent par kilomètre pour les taux de déplacements en service commandé, et de 1,5 cents pour les taux de transport quotidien, par comparaison avec la dernière mise à jour sur les prix du carburant (février 2024 pour publication le 1 avril 2024). Ils se chiffrent actuellement à 58,0 cents le kilomètre et à 25,0 cents le kilomètre respectivement.

Le carburant représente en moyenne 13,0 cents le kilomètre sur le coût global d’utilisation des véhicules, allant de 10,8 cents au Manitoba, à 20,9 cents au Yukon. Étant donnée la complexité des facteurs socioéconomiques touchant le marché mondial de l’énergie, il est difficile de prévoir le prix de l’essence pour les trois prochains mois. Cependant tous les futurs changements seront présentés dans le prochain rapport de mise à jour sur les prix du carburant.